On vaut mieux que ça ?

Il y a quelques jours, Stéphane Ménia twittait ça :

Juste pour permettre à tout le monde de bien comprendre de quoi on parle, voici un graphe : c’est l’évolution des salaires médians au cours des 4 premières années de vie professionnelle, en fonction des diplômes et comparés au Smic [1].

Vous vous demandez pourquoi nos gamins sont au chômage ? La réponse est sous vos yeux : un système éducatif qui s’est considérablement dégradé ces 20 dernières années [2] et un salaire minimum (sans parler des cotisations sociales et autres taxes) déjà trop élevé et en constante augmentation.

Au final, la situation est assez simple : jusqu’au milieu des années 1990, on faisait des études supérieures pour avoir un bon job. Aujourd’hui, on fait des études pour échapper au chômage.

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[1] Shortcoming : les données pour le Smic sont en brut à temps plein (169 heures puis, à compter de 2005, 151.67 heures) tandis que les salaires sont exprimés en net, toutes durées de travail confondues.
[2] Je rappelle aux bonnes âmes que je suis prof en bout de chaîne (Master 2) et donc assez bien placé pour mesurer la chose ; accessoirement, c’est exactement ce que nous disent les enquêtes Pisa depuis déjà des années.

13 commentaires:

  1. Personnellement, je suis en désaccord avec "un système éducatif qui s’est considérablement dégradé". L'enseignement supérieur, malgré tous ses défauts, fonctionne tant bien que mal. Le souci réel, et il me semble que tu mets le doigt dessus, est que les jobs disponibles sont tellement peu nombreux qu'il faille un master polytech pour faire caissier. Parce qu'il n'y a rien de mieux.

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    1. J’imagine que ça dépend. Toujours est-il qu’avec ce qu’on récupère après le Bac, il faut tout reprendre.
      En tout cas, c'est ce que je vois.

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    2. Le cout du travail inclut la nécessité de financer des pensions extrordinairement élevées en France (15% du PIB, contre une moyenne EU à 9.5).

      Ne cherchez pas plus loin le problème structurel de coût du travail en France : il s'agit juste des retraites

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    3. La complainte sur le niveau qui baisse, on la retrouve jusque l'antiquité. En général, elle n'est vrai que dans la mesure où la tranche de la population qui accède à des études supérieures s'élargit. Sur Pisa, je ne sais pas dans quelle mesure il s'agit d'une régression ou d'une difficulté à suivre le niveau qui monte ailleurs. Reste qu'il y a effectivement un problème, à résoudre autrement que par des incantations sur le + de moyens (les effectifs baissant, au moins jusqu'au lycée, depuis 20 ans, il y a de + en + de moyens, sans les résultats)

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  2. Vu le niveau de la plupart des Master, normal que les salaires médias des bacs + 5 baissent. d'ailleurs on leurr file des jobs de technicien, et on les payé comme tel.

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  3. Vu le niveau de la plupart des Master, normal que les salaires médias des bacs + 5 baissent. d'ailleurs on leurr file des jobs de technicien, et on les payé comme tel.

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  4. Les gens partent trop tôt en retraite. Les entreprises mettent les seniors au placard et ils sont en préretraite. Le point retraite est trop élevé (retraites complémentaires) la production est mondialisée. Tout est lié. Emploi, emplois, emplois!!!! ça me rappelle le Général de Gaulle. "Il vient enfin une époque où le monde civilisé tout entier ne forme plus qu’un seul marché, et où l’on ne peut plus acquérir dans une nouvelle nation de nouveaux chalands. La demande du marché universel est alors une quantité précise que se disputent les diverses nations industrieuses. Si l’une fournit davantage, c’est au détriment de l’autre. La vente totale ne peut être augmentée que par les progrès de l’aisance universelle, ou parce que les commodités autrefois réservées aux riches sont mises à la portée des pauvres" Sismondi (1773-1842) Nous y sommes.

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    1. Oui : "les progrès de l’aisance universelle" et "les commodités autrefois réservées aux riches sont mises à la portée des pauvres". Ce qui est formidable.
      Problème : en France, nous avons développé une mentalité de rentiers ; nous croyons qu'on peut rester riche et même s'enrichir sans produire de richesses.

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  5. ah le simplisme c’est pratique. Deux boucs émissaires et on comprend tout ! pas digne d’un prof de M2… Je vais donc lui donner une petite leçon.

    1. L’illettrisme en France a diminué. L’illettrisme touche davantage les personnes plus âgées que les jeunes. Est-ce un signe d’échec de l’EN ? Vous ne me croyez pas ? Allez sur le site de l’ANLCI.

    2. Les enquêtes PISA démontre une baisse de niveau. Quel dommage ! L’enquête PISA empêche ce genre de comparaison chronologique. Lire à ce sujet le travail d’Antoine Bodin What Does PISA Really Assess? What Does It Not? A French View

    3. L’autonomie un gage de succès ? Les enquêtes PIRLS et TIMSS concernant la Suède montrent le contraire. Même Sol Stern un libertarien notoire est revenu sur cette croyance. Je vous signale au passage que si vous lisez le livre 4 de PISA 2012 vous verrez que la France se place assez bien en matière d’autonomie. Vous verrez aussi que la relation autonomie/performance est loin d’être forte.

    4. Enfin concernant le salaire minimum, cela relève de clichés relatifs au coût du travail. C’est démonté ici :
    https://liberalsocialiste.wordpress.com/2016/03/01/le-cout-du-travail-nest-pas-le-probleme-2/

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  6. Sur le graphique c'est intéressant de voir comment les salaires des moins qualifiés collent au SMIC... jusqu'à un certain point où ils décrochent, la réalité économique reprenant alors ses droits.

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  7. J'ai une autre vision du chômage des jeunes. En tant qu'étudiante de 45 kilos toute mouillée en Ile-de-france, je n'ai jamais eu aucun problème pour trouver des boulots y compris pour soulever des charges aussi grandes que moi - alors que des jeunes hommes de la même cité se plaignaient de ne pas trouver de boulot, ça m'a toujours fait rire.
    Il y a les bac-6 qui ne veulent qu'un cdi de cadre à 2000 euros. Il y a une très grande majorité de jeunes habitant encore chez leurs parents, que ça n’intéresse absolument pas de payer un loyer, vu que leurs boulots leur servent plus ou moins d'argent de poche, que maman fait les lessives. Dès qu'ils ont validé assez de cdd ou mission d'intérim ils peuvent rester au chômage 2-3 mois pour en "profiter".
    Maintenant que j'habite à la campagne, effectivement il y a beaucoup de jeunes au chômage vu qu'il n'y a pas de petits boulots, mais c'est de leur volonté de rester près de leur famille, de leur environnement (au point de trouver inenvisageable d'aller à la grande ville à seulement 25km), c'est un choix de vie qu'ils assument.
    Au final comme le prouve le statistiques de chômage, le problème des "jeunes" se règle tout seul à partir de 25 ans. Objectivement, qu'un jeune ne puisse pas avoir les moyens d'être chargé de famille ou complètement indépendant à 20 ans n'est franchement pas un problème.

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